Vernis à ongles anti-drogue : un détecteur de drogues

C’est une drogue qui a pris sa renommée des films policiers et séries d’enquêtes criminelles. Souvent, le GHB y était dépeint comme la drogue de prédilection du violeur. Si cette drogue est tant citée et utilisée, c’est, car elle est extrêmement difficile à détecter aussi bien une fois dissimulée dans le verre d’une victime que lors de tests médicaux. Mais désormais, une solution existe : le vernis à ongles anti-drogue. Conçu pour déceler plusieurs drogues, ce vernis à ongles change de teinte et devient noir pour vous prévenir que votre verre que vous avez laissé sans surveillance a été drogué ! De quoi rassurer les consommatrices, à défaut d’arrêter les violeurs.

Le GHB, la drogue du violeur

GHB

Le GHB est un acide créé en 1960 dans un but d’abord purement médical. Cette molécule, l’acide gamma-hydroxybiturique, a d’abord été utilisée dans les soins aux troubles du sommeil, la dépression et les anesthésies. Les effets les plus courants de cette drogue sont une relaxation exagérée aussi bien physique que mentale avec une euphorie entraînant une désinhibition, ce qui conduit à une forte soumission du cerveau à la manipulation. Les sujets ayant absorbé cette drogue restent conscients physiquement, mais leurs capacités de réflexion et leur logique sont inhibées. Ils sont facilement influencés par des ordres ou des paroles venant d’une tierce personne.

Sur dosé, cette drogue devient un somnifère puissant et peut entraîner des nausées, vomissements et une perte de mémoire. Souvent, les victimes de viols drogués ne se souviennent pas de ce qu’il s’est passé.

Depuis environ 10 ans, cette drogue a commencé à être détournée de son usage thérapeutique pour devenir une des trop nombreuses substances distribuées sur le marché noir. La spécificité de cette drogue est qu’elle laisse très peu de traces. Généralement, elle se dissout dans les sels et les urines de l’organisme. On peut tenter d’en retrouver des traces dans les urines, mais il faut faire vite, car la drogue est éliminée en moins de 12 heures.

Le vernis à ongles anti-drogue, une défense en plus

vernis à ongles orange

Il ya quelques années, un nouveau produit à la fois innovant et discret vient de faire son apparition : le vernis à ongles anti-drogue. Il est le résultat des recherches de 4 étudiants américains en chimie, dont une amie a été droguée et violée. Ceux-ci se sont mis à travailler sur un produit pour aider les femmes à se défendre face à une drogue dissimulée dans leur verre. Ce produit a pris la forme d’un vernis à ongles transparent, le Undercover Colors. L’Undercover Colors, ou « couleur sous couverture » est un vernis à ongles transparent qui se pose en top coat au-dessus d’un vernis à ongles traditionnel. On peut donc le poser sur du nail art par exemple. Il suffit ensuite de tremper le vernis dans un verre pour déceler la présence de produits illicites à l’intérieur ou pas. Pour l’instant, ce vernis peut déceler trois substances : Le GHB, le Xanax et le Rohypnol.

Ce vernis a eu droit à une campagne de dons pour financer sa mise sur le marché. Pas moins de 5 millions de dollars et demi ont été récoltés, de quoi donner un peu d’espoir pour l’avenir. Si le projet de ce vernis à ongles est si intéressant, c’est que cette drogue est très difficile voir impossible à détecter naturellement. Elle est incolore et ne possède ni goût ni odeur.

Le vernis à ongles anti-viol est-il vraiment efficace ?

cocktail
Vous prendrez bien un cocktail ?

Si le projet de développer un vernis à ongles prévenant le viol est une bonne idée, son efficacité laisse légèrement à désirer. Le GHB est très médiatisé, voire même trop, mais la vérité est qu’il est surtout utilisé aux USA. En France, cette drogue est bien moins répandue. Dans l’hexagone, d’autres substances sont plus souvent utilisées pour commettre des crimes d’agressions sexuelles. La raison principale est due à la difficulté de trouver cette drogue en territoire français. Son commerce même médical étant très surveillé est restreint, un violeur ne va pas se fatiguer à chercher ce type de drogues en particulier et va plutôt se tourner vers les produits plus courants et facilement trouvables sur le marché.

Ce vernis est une idée intéressante. Mais s’il est sûrement plus utile sur le continent américain, son efficacité se révèle assez limitée en France. Il serait pertinent de développer d’autres vernis, détectant d’autres drogues plus couramment utilisées avant de commettre une agression sexuelle et mieux ainsi prévenir les viols.

Enfin, après le succès de son vernis à ongles anti-drogue, la société constituée par les quatre étudiants a développé un petit test portatif pour déceler en quelques minutes – et sans avoir à tremper son doigt dans un verre- la présence de GHB. Encore une fois, c’est aux femmes de prendre des dispositions pour se protéger, en espérant le jour où la justice se durcit à l’encontre des agressions sexuelles et ou les hommes y réfléchiront à deux fois avant de violer des femmes.